Les mémoires de ceux qui ont côtoyé Hitler sont toujours des témoignages intéressants pour les passionnés de la période qui vit la montée du nazisme jusqu’à son anéantissement en 1945. Ernst Hanfstaengl fut lui même un personnage haut en couleur qu’on surnommait le “bouffon d’Hitler” lors de de la marche de ce dernier vers le pouvoir jusqu’en 1937, année où le Furher tenta de le faire disparaître lors d’une mission en Espagne . Dès lors Hanfstaengl deviendra un ennemi implacable de celui qui l’avait pourtant nommé chef du département de la presse étrangère du NSDAP. Doté d’un solide sens de l’humour Hanfstaengl parviendra a échappé au griffes d’Hitler et deviendra – aussi incroyable que cela puisse paraitre - un conseiller occulte du président Roosevelt. Ces mémoires publiées dans les années 1960 étaient, depuis, tombées dans l’oubli. Les éditions Perrin réparent cette infortune et nous offrent la possibilité de les redécouvrir.
Hanfstaengl prend pour cible le proche
entourage d’Hitler , en particulier
Rudolf Hess et Goebbels. C’est une manière de régler de vieilles rancoeurs car
ces deux responsables du NSDAP
empêchèrent Hanfstaengl d’avoir l’influence modératrice qu’il souhaitait
auprès du chef. On découvrira aussi avec intérêt le thème du rapport du Fuhrer
avec les femmes. Intéressant quand on sait qu’Hitler déclarait à ses proches :
“ Je n’ai qu’une maîtresse : c’est l’Allemagne”. Mais derrière cette posture
sacrificielle Hanfstaengl ne voit
qu’un être impuissant.
Ces mémoires révèlent les jeux de pouvoirs
au sein du NSDAP puis de la chancellerie.
Ernst Hanfstaengl dit “Putzi” va progressivement être écarté du cercle
des proches mais sa vision souvent impitoyable révèlent les pratiques des nazis
historiques, qui par leur jusqu’au
boutisme vont entrainer l’Allemagne
dans une aventure qui ruinera le pays et transformera l’Europe en un
cimetière à ciel ouvert.