vendredi 23 mars 2018

DICTIONNAIRE DU RENSEIGNEMENT sous la direction de Hugues MOUTOUH & Jérome POIROT




   Un “Dictionnaire du renseignement  méritait bien 800 pages serrées et plus de 350 entrées traitées par les meilleurs spécialistes sous la direction d’Hugues Moutouh et Jérome Poirot. Au moment où les ouvrages consacrés au monde de l’espionnage se multiplient il était nécessaire de fournir au public une somme rassemblant toutes les informations permettant une juste compréhension  de cet univers complexe.  La série  “Le bureau des légendes” a attisé  la curiosité  de bien des français  mais il faut reconnaitre qu’il n’est pas si facile de pénétrer la culture du renseignement. 
   L’attrait du public pour les services secrets tient beaucoup au silence qui entoure leurs pratiques et il faut bien reconnaitre que dans ce domaine la réalité dépasse souvent la fiction. Cependant le renseignement n’apprécie guère  le spectaculaire et chacun comprend la nature  particulière  des missions de cette  institution publique à part.  Mais au delà de la simple fascination, nombre de citoyens souhaitent réellement comprendre le fonctionnement de ces services.  Ce dictionnaire constitue, à ce titre, une excellente introduction à l’histoire d'une administration occulte et pourtant si nécessaires à la sécurité de la nation. Au terme de chaque entrée le rédacteur propose une  bibliographie qui permettra au lecteur d’approfondir  s’il le souhaite  la thématique abordée.  On appréciera  parmi l’ensemble  des notions abordées celle de “traitre”, “d’entrave” ou encore de “loup solitaire”. Parmi les personnages emblématiques de l’espionnage on découvrira de très belles entrées sur “Beaumarchais”, “Markus Wolf”, le chef des services extérieurs Est-Allemands,  mais aussi “Richelieu”ou “Charles de Gaulle”. Les poètes apprécieront tout particulièrement  l”Hirondelle” qui nous rappelle que le charme féminin a eu aussi sa part dans les méthodes d’espionnage…
Qu’il se lise  du début à la fin ou par entrées  ce dictionnaire  mérite un seul adjectif : indispensable !!!


mercredi 14 mars 2018

SPARTE de Nicolas RICHER




      Nicolas Richer est l’un des meilleurs spécialistes de l’histoire grecque antique et en particulier de celle de Sparte. La cité de Laconie  a nourri longtemps après sa disparition toutes sortes de fantasmes autour de l’ascétisme présupposé de la cité ou la rigueur de l’éducation des citoyens.   L’ouvrage que nous propose l’historien intitulé simplement “Sparte   est une véritable mine de près de cinq cents pages puisées aux meilleures sources.
    Les vestiges matériels de la Sparte  antique sont généralement  peu spectaculaires, et confirment la prévision de Thucydite, qui, à la fin du Vème siècle  avant JC, considérant sans doute la médiocrité des matériaux  couramment utilisés dans les édifices publics de son temps, avait prévu que les ruines à venir de Sparte feraient douter  de l’ampleur de sa puissance.  Quant aux auteurs des sources littéraires disponibles sur Sparte ils sont rarement spartiates ils avancent en ordre dispersé même si certains comme Hérodote, Thucydide ou Xénophon sont d’une précision étonnante les données restent éparses.  De plus, le secret même que les spartiates entretenaient autour de leurs propres pratiques et que Thucydite a désigné par la formule tès politeias to krypton, le “secret de la constitution” , n’a pas manqué d’obscurcir un peu plus les idées que l’on pouvait se former sur Sparte.
   L’ouvrage de Nicolas Richer  permet d’évaluer les forces et les faiblesses comme les réussites et les échecs de cette puissance péloponnésienne en dégageant les traits majeurs de l’évolution de la cité, du VIIIème siècle au IVème siècle av JC en embrassant les points de vue politiques, artistiques et sociaux. Où l’on redécouvre  une cité qui constitua un modèle alternatif  à Athènes, développant des usages  éducatifs, politiques, religieux et militaires tout à fait originaux où le service de la cité domine  tous ceux qui la composent. Comme le soulignait Xénophon, vers - 376, “Sparte l’emporte en vertu sur toutes les cités, car elle est la seule où se conduire vertueusement soit une obligation publique.”   Un ouvrage  qui  sort  Sparte des clichés dans lesquels
on l’enferme trop souvent.