L’étude de la police
sur le temps long permet de constater qu’elle n’est plus, aujourd’hui, ce
qu’elle était au cours de l’époque de la constitution de l’Etat moderne entre
le XVIeme et le XIXeme siècles. Le très
large éventail des tâches qui ressortissaient à la police rappelle combien elle
n’était pas entendue uniquement dans le sens du contrôle et de répression des
populations. En effet, la police avait été pensée, depuis le Moyen Age, comme
le pilier de la souveraineté du roi. L’idée de “police” renvoyait à l’état idéal
dans lequel une société était naturellement régulée et fonctionnait selon le
principe de l’inégalité des individus et des groupes sociaux.
“La
police des lumières” de Nicolas Vidoni souligne la mutation de la police entre
le XVIIeme et le XVIIIeme siècles avec la volonté de rationaliser l’action
policière qui a induit d’autres réflexions sur ce qu’est une ville, et comment elle doit être mieux appréhendée
par les autorités pour mieux la réguler. Entre 1667 et 1789 la police a évolué et
contribué à redéfinir les rapports entre la population et les autorités
politiques. Vidoni montre avec beaucoup
de sagacité que cette période constitue un virage historique considérable, le
nouveau modèle policier était à la fois l’horizon ultime d’une société ordonnée
et le moyen pour y parvenir même s’il occultait le fait que les relations entre
le pouvoir et les la population avait évolué…
Une Histoire d’une grande modernité qui
permet de saisir le processus d’évolution d’une institution qui ne cessa de transformer ses rapports avec le pouvoir et la
population française.